2020
Cairn
Richard Cooper, « Claude d’Urfé (1501-1558), ambassadeur, mécène, bibliophile et gentilhomme forézien », Réforme, Humanisme, Renaissance, ID : 10670/1.iug50n
Claude d’Urfé eut une carrière très en vue dans la décennie 1546-1558. Ambassadeur de France au Concile de Trente, puis à Rome, et ensuite gouverneur des Enfants de France, D’Urfé jouissait à la cour de la faveur des rois François Ier et Henri II. Mais quelles étaient ses relations dans son Forez natal et dans le Lyonnais ? C’est à Montbrison qu’il accueillit en 1536 son souverain et toute la cour. C’est à Saint-Étienne-le-Molard qu’il fit transformer le manoir ancestral, La Bâtie d’Urfé, en élégant château renaissant, décoré par de grands artistes italiens, pour héberger sa riche bibliothèque et sa collection d’antiquités. Et c’est après son retour à la cour qu’il reçut la dédicace d’ouvrages d’auteurs foréziens ou lyonnais, tels Gabriele Simeoni, Jean Papon, Charles Fontaine, ou Pierre Girinot, qui percevaient en lui un éventuel mécène. Deux dédicaces sortent de l’ordinaire : l’imprimeur Robert Granjon le choisit pour mieux faire connaître à la cour ses nouveaux caractères de civilité ; et l’antiquaire Guillaume Du Choul lui dédia son Discours de la Religion des Romains en témoignage de leur passion commune pour les antiquités et pour les pratiques religieuses classiques. Cette reconnaissance publique de la part de ses voisins masque le fait que ce gentilhomme forézien, une fois devenu serviteur royal et courtisan, n’eut plus le temps de jouir de son magnifique château, ni de ses livres, ni de ses marbres antiques.