2021
Cairn
Jean Mermoz Bikoro, « La fonction constituante du peuple dans le nouveau constitutionnalisme des états d’Afrique noire francophone », Civitas Europa, ID : 10670/1.iup0ag
Dans le constitutionnalisme contemporain, l’idée est communément admise que le pouvoir constituant réside dans le peuple. Cela est consécutif au fait que la notion de pouvoir constituant désigne à la fois un organe et une fonction, on peut ainsi considérer l’instance populaire comme un organe qui exerce la fonction constituante. Cependant, ce postulat s’accommode mal des réalités africaines. En effet, dans le constitutionnalisme africain, la désignation du peuple comme souverain est plus théorique que réelle. Ce dernier est mis de côté aussi bien dans l’exercice du pouvoir que dans le cadre de la production constitutionnelle. Déjà, avant le renouveau constitutionnel, la volonté constituante était monopolisée par le président de la République avec l’appui du parti unique. L’orientation des Constitutions africaines vers le constitutionnalisme libéral depuis le début des années 1990 n’a pas réussi à valoriser la place du peuple dans la sécrétion du droit constitutionnel. Ce dernier est toujours relégué à une place secondaire en matière constituante.