22 mai 2018
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Mathieu Béghin, « L’évolution de l’architecture militaire amiénoise et son impact sur les faubourgs (1346-1550) », Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, ID : 10670/1.ix1a5a
La défaite française à la bataille de Crécy en 1346 incite le roi de France à renforcer la défense de la cité d’Amiens (Somme) en demandant aux autorités locales de procéder aux travaux nécessaires. Ces dernières décident d’enclore les quatre faubourgs qui s’étaient développés au sud de la cité dans une vaste enceinte. Jugé inapproprié, le tracé est modifié par le pouvoir royal, ce qui provoque une première phase de destructions. Par la suite, la confirmation d’Amiens dans son rôle de ville-refuge en 1359 contraint l’échevinage à multiplier les destructions défensives dans les faubourgs entourant la cité dès les années 1360. Les conséquences les plus terribles (destruction de bâtiments, spoliation de terres, recul de l’habitat) sont toutefois à attribuer à l’introduction de la fortification bastionnée qui se manifeste à Amiens dès la première moitié du XVe siècle. De par sa situation de zone de marche du royaume de France, Amiens se trouve au cœur de la politique défensive royale. Cela se traduit par d’importantes campagnes de rénovation et de modernisation des fortifications, surtout entre les mi-xve et mi-xvie siècles, époque durant laquelle la couronne de France fait de cette ville l’un des bastions dans la guerre contre les ducs de Bourgogne, puis contre la famille des Habsbourg. Ce contexte géopolitique eut de lourdes répercussions sur l’occupation des abords de la ville, allant même jusqu’à engendrer une redéfinition du terme « faubourg » dans la première moitié du XVIe siècle.