2020
Cairn
Joëlle Soler, « Virgile, prophète du monothéisme dans l’Antiquité tardive ? », Revue de l'histoire des religions, ID : 10.4000/rhr.10213
Les chrétiens de l’Antiquité tardive, pris dans leur ensemble, ne considèrent pas Virgile comme un prophète de leurs croyances, contrairement à la Sibylle, dont les oracles « véridiques » auraient inspiré le poète. Pour la plupart des non-chrétiens de l’empire tardif, Virgile, dont le prestige et l’autorité sont inégalables, n’est pas non plus pour autant l’auteur sacré d’une « Bible païenne », comme l’ont écrit certains historiens de la période. Les exemples de telles interprétations sont isolés (le Discours à l’Assemblée des Saints, le Centon de Proba, les Saturnales de Macrobe) et témoignent d’appropriations monothéistes, chrétiennes et non chrétiennes, très originales, qui cristallisent les différentes étapes de la christianisation de l’empire.