2015
Cairn
Gilles Chabaud, « Littérature savante et assignation culturelle. Le Dictionnaire encyclopédique des amusemens des sciences mathématiques et physiques », Littératures classiques, ID : 10670/1.jb73wa
À la différence de l’Angleterre où elles sont une « tradition littéraire nationale » depuis le XVIe siècle, les « récréations mathématiques » ne se constituent en France comme une littérature de la « magie blanche dévoilée » qu’à la fin du XVIIIe avec leur refonte complète en Dictionnaire (1792) par Panckoucke dans le contexte de la Révolution, quelque temps après le défi de la grande illusion du Joueur d’échecs automate, lancé par la cour de Vienne à l’Académie des sciences de Paris en 1783, et la publication de la Magie blanche dévoilée qui s’en suivra. La notion de contexte permet de comprendre comment le « livre des récréations mathématiques » a été plusieurs fois édité entre 1624 et 1630. Rééditées, plusieurs fois refondues, les « récréations mathématiques » se sont renouvelées, dans les années 1770, sur le modèle politique de la domination des sciences exactes pour l’explication de l’incompréhensible.