2021
Cairn
Vincent Lambert et al., « Des cabinets de curiosités aux muséums, des classiques aux modernes », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.jca89n
L’érudition classique, depuis la plus haute Renaissance, s’entend comme une maîtrise de la culture savante puisée dans les sommes écrites et les raretés rassemblées dans les cabinets de curiosités des élites européennes. Cependant que la philosophie cartésienne révolutionne l’approche des sciences, le collectionnisme des Lumières hésite entre curiosité et rationalité. Cette érudition encyclopédique cède peu à peu à l’universalisme révolutionnaire : l’histoire du muséum d’histoire naturelle et de son dogmatisme épistémologique donne à comprendre l’émergence de l’érudition moderne, caractérisée par l’hyperspécialisation de la connaissance. L’analyse du rôle du musée dans ce moment-clé de la fin de l’érudition classique nous mène à observer comment aujourd’hui, en passant par une remise en question, il réinvente une forme d’érudition au cœur de l’espace public et de l’économie des savoirs, confrontant les différents scepticismes actuels.