2021
Cairn
Chantal Clouard et al., « De l’Éphémère destinée. L’ami silencieux et le poète : nouvel éclairage », Le Coq-héron, ID : 10670/1.jd3mw7
En 1915, dans Éphémère destinée, Freud relate une conversation qu’il tint durant l’été 1913 avec un jeune poète déjà renommé et un ami silencieux ou taciturne. La tonalité, aux accents goethéens, y est mélancolique : la Beauté, selon le poète, serait périssable et éphémère, inexorablement condamnée à disparaître, la création intellectuelle et artistique dévalorisée. Mais Freud démontre l’inanité de cette option pessimiste. La plupart des lecteurs s’accordent à penser que les compagnons de Freud furent le poète Rainer Maria Rilke et son amie Lou Andreas-Salomé. Nul ne semble s’étonner que celle-ci soit désignée dans le texte sous le genre masculin de « l’ami ». En outre, Rilke est-il bien le « poète » insinué par les lecteurs, ou bien n’est-il qu’une opportunité qui permet à Freud une incursion dans la littérature ? Une enquête s’imposait.