Des Petites A aux premiers pas de l’UFOLEP : aux origines du sport laïque en France (1895-1939)

Résumé Fr En

Le présent article se propose d’investiguer les premières années du sport laïque en France, de la toute fin du xixe siècle à l’orée de la Deuxième Guerre mondiale avec la création de l’UFOLEP, en parallèle de la trajectoire du courant éducatif laïque de la Ligue de l’enseignement. Il s’agit plus particulièrement de comprendre l’émergence progressive d’un autre sport, suppléant les traditionnelles gymnastiques républicaines pré-conscriptives, davantage attaché à la masse qu’à l’élite, et frileux devant la compétition et la spécialisation.L’étude historique s’appuie sur les travaux et publications de la Ligue de l’enseignement, sur ceux d’organismes gravitant autour de la sphère laïque : œuvres postscolaires, patronages, petites A, et enfin sur les bulletins des fédérations hébergeuses (USFSA, FFA…).Tout en distinguant les discours au départ rétifs à une introduction des sports anglo-saxons dans le mouvement laïque et les demandes d’une base à l’inverse fortement attirée, l’article se propose de montrer qu’après avoir repoussé l’idée sportive en son sein, le mouvement laïque l’a intégrée par nécessité et stratégie tout en l’acclimatant à son ethos et son corps doctrinal.

The following article seeks to investigate the first years of secular sports in France, from the very end of the 19th century to the eve of World War Two, with the creation of the French Union of secular works and physical education (UFOLEP), in parallel to the trajectory followed by the Teaching League’s secular educational trend.Furthermore, we want to understand the gradual rise of a different view on sport, replacing the pre-conscriptive traditional republican gymnastics, more attached to mass practice rather than an elitist one, and apprehensive toward competition and specialisation.The historical study is based on works and publications by the Teaching League and on those of organisms gravitating around the secular sphere: post-school works, sponsorships, and finally on hosting federations bulletins (USFSA, FFA…).While distinguishing between speeches reluctant to the introduction of anglo-saxon sports in the secular movement and demands made by a fiercely interested base, this article will demonstrate that after having rejected the sporting idea from within its ranks, the secular movement would indeed absorb it, out of necessity and strategy, while acclimating it to its own doctrinal body.