Identités et solidarités du quartier industriel des constructeurs aéronautiques de Tachkent

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6 février 2012

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Mathieu Lembrez, « Identités et solidarités du quartier industriel des constructeurs aéronautiques de Tachkent », Cahiers d’Asie centrale, ID : 10670/1.jjd0e1


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Cet article illustre quelques dynamiques de l’édification des identités et solidarités dans un quartier industriel de Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan. Les observations dégagées mettent en lumière les processus de recomposition identitaire des populations mixtes et urbaines de l’Asie centrale, depuis la perestroïka et les indépendances des États de la région. Dans le contexte de crise industrielle engendrée par la rupture des liens soviétiques, les populations ouvrières ont subi collectivement une paupérisation sans précédent et une diversification professionnelle forcée, déstabilisant une identité “plurinationale” fondée sur le travail, l’usine et l’URSS. À mesure que le collectif de travail s’affaiblissait s’est opéré un glissement de l’identité professionnelle vers une identité résidentielle, faisant du quartier des constructeurs aéronautiques une figure emblématique de l’Ouzbékistan soviétique déchu. Depuis les années 1990, le paysage démographique a, en outre, été modifié : tandis qu’une partie importante des populations russophones liées à l’entreprise émigrait, de nombreux Ouzbeks ruraux, dans leur tentative d’accéder aux ressources de la capitale, venaient s’installer dans le quartier, entraînant un clivage sensible entre ces deux populations. Or la fonction intégrative de l’usine, mise à mal, peine à compenser les prémices d’une ségrégation sociale et ethnique. Le report de l’URSS sur la Russie intervient alors comme une tentative pour sortir de l’ornière ; et l’intégration programmée de l’entreprise dans une structure industrielle aéronautique postsoviétique (OAK) mise en place par la Russie fait écho au prestigieux passé soviétique.

In this article, we intend to illustrate some of the identity and solidarity-building dynamics at work among the inhabitants of one of the major industrial areas of Tashkent, the capital of Uzbekistan. These observations shed light on the process of reconstitution of identity among the composite and urban population of Central Asia, since the perestroika and independence. In the context of massive industrial crisis generated by the breaking of economic ties with the Soviet Union, industrial labour underwent an unseen and collective impoverishment, and were forced into a professional diversification – or deprofessionalization – while destabilizing a “multinational” identity based on industrial work, the factory and the USSR. As the industrial ties weakened, the locality of the aeronautic builders has experienced a transition from a profession-based to a residence-based identity, which has become emblematic of a fallen erstwhile Soviet territory. Moreover, the demographic composition altered profoundly during the 1990s: while a large part of the population formerly linked to the aeronautical factory strove for emigration, many originally rural Uzbek-speaking new inhabitants, attracted by resources and opportunities of the capital, settled in the relatively affordable aeronautic locality. This trend resulted in a cleavage, and provided the grounds for an ethnic and social segregation, against which the traditionally integrative functions of the factory appeared to be matchless. Under such circumstances, a transition of the USSR into the present Russian Federation is noticeable, which seeks to come out of this precarious situation by implementing a project to integrate the aeronautic factory in an overall post-soviet aeronautical industrial structure (OAK), thus echoing the prestigious soviet past.

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