22 mai 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jean-Claude Routier, « Entre Moyen Âge et Modernité : les embrasures de bouches à feu du château de Montcavrel, aux remparts de Montreuil et dans la motte de Guînes », Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, ID : 10670/1.jobnf0
Cette étude porte sur l’adaptation des fortifications à l’artillerie à feu du xve au xvie siècle, avec en fil rouge, les types de bouches à feu observés sur des sites très différents fouillés par l’auteur : le château de Montcavrel, les remparts bastionnés de Montreuil et la motte castrale de Guînes, dans le Pas-de-Calais. À la mise en place, dans la seconde moitié du xve siècle, de la meurtrière à fente simple percée d’emblée ou après coup d’un orifice pour petit canon, succède un dispositif plus élaboré de meurtrières à double ébrasement pour armes d’épaule et tir de pièces à canon, dit « embrasures à la française ». Cette évolution est marquée, sous le règne de François Ier, à Montreuil, par quelques bouches à feu à lucarne externe très évasée pour donner un rayon d’action plus large au canon. Plusieurs de ces ouvertures sont parties intégrantes de la maçonnerie nouvelle du xvie siècle et d’autres réutilisent des percements plus anciens comme les archères des tours ouest de l’enceinte de Philippe Auguste du xiiie siècle. Dans le remaniement des fortifications au xviie siècle, certaines canonnières seront murées et inopérantes, d’autres garderont leur fonction originelle, sans que la place forte ait eu à se défendre. La nécessité de répondre aux attaques de l’artillerie a concerné non seulement les villes fortifiées, mais également les lieux déjà pourvus d’organes militaires à la base, tels les châteaux, manoirs et maisons fortes d’Artois et du Boulonnais.