Les nouveaux enjeux de la violence à El Salvador

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2019

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Olivier Christophe et al., « Les nouveaux enjeux de la violence à El Salvador », Problèmes d'Amérique latine, ID : 10670/1.jpahmw


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Ce texte, partant du constat selon lequel El Salvador occupe régulièrement le podium du classement des pays les plus dangereux au monde, offre un panorama de ces nouveaux enjeux de la violence dans le pays. Aujourd’hui, bien que ce taux ait baissé de moitié depuis 2015, le nombre de disparitions est à la hausse. La reconfiguration du conflit, impliquant de nouveaux acteurs et détériorant rapidement l’équilibre national est ici décrite. En effet, les maras, gangs urbains très présents dans le Triangle Nord (El Salvador, Honduras, Guatemala) ont vu leurs structures bouleversées du fait de luttes internes pour le pouvoir. Par ailleurs, la population civile, exténuée par des années de violences, soutient les initiatives de plus en plus répressives de la part du gouvernement, malgré leur inefficacité. L’État permet, ou tout du moins fait preuve d’une grande tolérance vis-à-vis des agissements de certains groupes opérant hors-la-loi pour combattre la criminalité (escadrons de la mort, milices d’autodéfense). La corruption des services de police, les exactions des forces de sécurité et les mesures draconiennes dans les centres d’incarcération minent les efforts de prévention et de réinsertion, tout comme les effets la trêve, actuellement en vigueur, mais qui apparaît comme trop peu commentée. Ces facteurs cristallisent le rapport entre l’autorité publique et les maras, et annoncent de sombres perspectives pour les années à venir, notamment avec le rapatriement massif prévu de Salvadoriens du fait de la fin du Temporary Protection Status aux États-Unis.

This text, based on the observation that El Salvador regularly ranks among the most dangerous countries in the world, offers an overview of these new issues on violence in the country. Today, although the rate of violence has dropped by half, the number of disappearances is on the rise. The article describes the conflict’s reconfiguration, involving new actors, rapidly deteriorating the national equilibrium. Indeed, the maras, urban gangs omnipresent in the North Triangle (El Salvador, Honduras, Guatemala) saw their structures upset because of internal struggles for power. Moreover, the civilian population, exhausted by years of violence, supports the increasingly repressive initiatives of the government, despite their inefficiency. The state allows, or at least turns a blind eye to, the actions of certain groups operating outside the law to fight crime (death squads, self-defence militias). Police corruption, abuses by security forces, and draconian measures in detention centres undermine prevention and reintegration efforts, as well as the truce currently in place, but with little commentary. These factors crystallise the relationship between the public authority and the maras, and could lead to a perilous future, with the expected mass repatriation of Salvadorians, due to the end of the Temporary Protection Status in the United States (TPS).

El texto parte del constato que El Salvador ocupa regularmente el primer lugar entre los países más peligrosos del mundo. En la actualidad, aunque esa tasa ha disminuido a la mitad, el número de desapariciones está en aumento. La reconfiguración del conflicto, implicando nuevos actores y deteriorando rápidamente el equilibrio nacional esta descrito luego. En efecto las maras – bandas delincuenciales urbanas muy presentes en el Triángulo Norte (El Salvador, Honduras y Guatemala) – han tenido fuertes sacudidas en sus estructuras debido a las luchas internas por el poder. Por su parte, la población civil, extenuada por años de violencia, apoya las políticas cada vez más represivas del gobierno, pese a su ineficacia. El Estado permite, o por lo menos demuestra una gran tolerancia ante las acciones de ciertos grupos que operan fuera de la ley para combatir la criminalidad (escuadrones de la muerte, milicias de autodefensa). La corrupción de la policía, las exacciones de parte de las fuerzas de seguridad y las medidas draconianas en los centros de detención socavan los esfuerzos de prevención y reinserción; mientras se lleva a cabo una tregua, muy poco comentada. Estos factores cristalizan la tensa relación entre las autoridades públicas y las maras y presagian arduos tiempos por venir con la repatriación masiva de salvadoreños por la finalización del Temporary Protection Status (TPS) en los Estados Unidos.

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