2015
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Alexander Roose et al., « Alector ou le Coq, histoire fabuleuse de Barthélemy Aneau, ou les travestissements littéraires et les enjeux idéologiques du roman grec ancien à la Renaissance », MOM Éditions, ID : 10670/1.jrx34q
En 1560, Barthélemy Aneau publie Alector. Ce récit, présenté comme un manuscrit trouvé, traduit du grec et précédé de fragments, multiplie les digressions ; il ressemble à la fois à une fable, à un roman de chevalerie, à une utopie, à un divertissement obscène. Mais l’auteur de ce roman hybride semble surtout vouloir imiter les romans grecs que ses contemporains viennent de redécouvrir : le nom des protagonistes, la structure même du texte, certains épisodes, quelques descriptions, plusieurs scènes évoquent les Éthiopiques d’Héliodore, les Aventures de Leucippé et de Clitophon d’Achille Tatius, Daphnis et Chloé de Longus. Or Aneau semble détourner ces références pour construire son propre univers. Son récit est incomplet, son utopie est imparfaite, ses héros sont faillibles : la rupture entre le monde des Anciens et l’univers des Modernes apparaît dans cette fêlure.