Une discipline « utile » dans l'enseignement supérieur : promotion et appropriations de la gestion (1965-1975)

Fiche du document

Date

2010

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn



Citer ce document

Fabienne Pavis, « Une discipline « utile » dans l'enseignement supérieur : promotion et appropriations de la gestion (1965-1975) », Le Mouvement Social, ID : 10670/1.jsvv5n


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Centré sur l’enseignement supérieur de gestion en France, cet article vise à rendre compte des conditions et des effets, notamment pour les étudiants, de l’académisation d’une discipline « utile ». Il restitue tout d’abord l’argumentaire utilisé pour promouvoir et rénover l’enseignement supérieur de gestion à partir du milieu des années 1960 : cet enseignement doit favoriser la modernisation économique du pays. Puis il se focalise sur la mise en œuvre de cette politique en insistant sur ses appropriations différenciées en fonction de la position dans l’espace, très hiérarchisé, des institutions de formation et en fonction des ressources des agents qui s’y investissent comme enseignants jeunes diplômés et comme étudiants. Une offre de nouvelles positions académiques apparaît au sein des écoles de commerce et à l’université. Si les nouveaux spécialistes sont devenus incontournables dans les institutions de formation à la gestion, leur position professionnelle demeure ambiguë : leurs tutelles leur reprochent ou de trop se prendre au jeu académique ou de trop se prendre au jeu entrepreneurial. Les étudiants quant à eux ont pu profiter du renouvellement pédagogique et de la revalorisation des études commerciales, mais un constat d’inertie s’impose : une ségrégation sociale forte des étudiants demeure dans cet enseignement de gestion massifié.

Focusing on management education in France, this article aims at explaining how a discipline considered as “useful” became an academic one and what was the impact of such a process on students. It first details the arguments that were used to promote and renovate management education from the mid1960s onward: they were related to the economic modernization of the country. Then it deals with the enforcement of this policy: its appropriations were quite differentiated in keeping with the position of each institution in the highly hierarchical social space of management education and with the various resources of the actors who invested in it as academics, young graduates and as students. A supply of new academic positions emerged both in business schools and in universities. In both kinds of institutions, the new specialists became essential, but their professional status remained ambiguous: their controlling authorities reproached them with becoming either too academic or too entrepreneurial. As for students, they were able to profit by the renewal of pedagogy and by the new value put on business studies. However, there was a measure of inertia: social segregation of students remained strong despite the considerable increase of their number.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en