Les labyrinthes du pouvoir : les mairies du changement face aux administrations

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Madrid, 3,5 millions d’habitant.e.s, épicentre de la quatrième aire métropolitaine d’Europe par sa taille, est aujourd’hui gouvernée par un parti qui n’existait pas avant 2015. Après plus de 25 ans de gouvernements conservateurs, la cité madrilène est passée sous l’autorité de personnes quasiment dépourvues d’expérience de politique institutionnelle. Neuf des onze membres de la Junta de Gobierno Local – l’organe de gestion le plus important des municipalités en Espagne – de Madrid (en février 2018) n’avaient aucune expérience de politique institutionnelle avant 2015. Ce sont en majorité des universitaires, qui étaient activistes ou militant.e.s dans des mouvements sociaux1. Cette description photographique du gouvernement madrilène est très proche de celles que l’on peut observer dans d’autres villes comme Barcelone, dont la maire était jusqu’en 2013 la porte-parole du mouvement de la plateforme des victimes du crédit hypothécaire (PAH, Plataforma de Afectados por la Hipoteca), l’un des mouvements de protestation les plus emblématiques de la décennie dans le pays. On rencontre des situations similaires à La Corogne, Saint-Jacques de Compostelle, Saragosse, Valence ou Cadix. Dans nombre d’autres villes (Cordoue, Alicante, Getafe, Séville..), des élu.e.s issu.e.s de nouveaux partis ont rejoint les groupes parlementaires des conseils municipaux, même lorsque les élections ne leur ont pas donné le pouvoir. Les élections de mai 2015 ont, sans aucun doute, été l’occasion d’affirmer partout, au niveau municipal, une nouvelle rhétorique qui a permis de moduler, avec plus ou moins de succès, la gestion politique de certaines villes.

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