Compréhension des processus cognitifs de traitement de l’information alimentaire chez des individus normo-pondéraux, en surpoids et en obésité : influence d’un amorçage olfactif implicite et rôle des caractéristiques individuelles Understanding the cognitive processing of food information in individuals with normal-weight, overweight and obesity : influence of implicit olfactory priming and role of individual characteristics Fr En

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3 novembre 2020

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Cognition Obesité Comportement alimentaire Surpoids Attention Amorçage Cognition Obesity Eating behaviour Overweight Attention Priming 150


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Marine Mas, « Compréhension des processus cognitifs de traitement de l’information alimentaire chez des individus normo-pondéraux, en surpoids et en obésité : influence d’un amorçage olfactif implicite et rôle des caractéristiques individuelles », Theses.fr, ID : 10670/1.jz7mqj


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L’obésité a une origine multifactorielle qui implique des facteurs biologiques, sociaux, psychologiques et environnementaux. Des études ont démontré que des particularités dans le traitement de l’information alimentaire constitueraient un facteur de maintien ou de développement de l’obésité chez certains adultes. Cette vulnérabilité conduirait les individus à avoir des biais attentionnels (i.e. tendance à orienter automatiquement leur attention) et un contrôle cognitif moins efficace (i.e. une difficulté à contrôler les processus cognitifs) face aux aliments. Ce phénomène serait renforcé par un environnement obésogène : un environnement abondant en nourriture et pauvre en possibilités de se dépenser physiquement. Au cours des cinq études présentées dans ce travail de thèse, les capacités cognitives et olfactives ainsi que les caractéristiques psychologiques d’adultes normo-pondéraux, en surpoids, et en obésité ont été mesurées. Pour mieux comprendre les particularités de traitement de l’information alimentaire, les biais cognitifs face aux aliments ont été mesurés (biais attentionnels et déficit de contrôle inhibiteur). Les participants étaient exposés à des odeurs alimentaires non-attentivement perçues (amorçage implicite) et attentivement perçues (amorçage explicite) afin de représenter les effets de l’environnement obésogène sur ces processus cognitifs. Pour explorer les particularités individuelles influençant le traitement de l’information, les capacités olfactives (identification et détection) et cognitives (inhibition et flexibilité) ainsi que les aspects psychologiques (qualité de vie, style alimentaire, image du corps) ont été caractérisés selon le statut pondéral. Nos résultats ont mis en évidence que tous les individus avaient un biais attentionnel envers les aliments et un déficit de contrôle inhibiteur face aux aliments en comparaison avec des stimuli neutres. Seul l’amorçage implicite a eu un effet sur les processus cognitifs, ce qui nous a permis de mettre en évidence un effet de cet amorçage spécifique aux processus automatiques. Cet effet était différent en fonction du type d’odeur et du statut pondéral, ce qui a permis de caractériser une vulnérabilité cognitive des individus en obésité aux odeurs d’aliments à haute densité énergétique. Ces stimuli pourraient ainsi agir comme un « modulateur » des processus cognitifs, de façon automatique et non-consciente. Bien que les capacités olfactives ne soient pas différentes en fonction du statut pondéral, les individus avec un Indice de Masse Corporelle élevé semblent avoir de moins bonnes capacités d’inhibition, un processus important dans l’autorégulation du comportement. Ce travail révèle une certaine sensibilité cognitive à l’environnement obésogène chez des individus de statut pondéral plus élevé. Par ailleurs l’utilisation de questionnaires a permis de mettre en avant plusieurs profils d’individus, certains individus semblant moins vulnérables aux conséquences négatives du surpoids et de l’obésité que d’autres. Une meilleure compréhension de l’obésité par la recherche et par la clinique pourrait permettre de prévenir et de prendre en charge l’obésité au niveau individuel, et sociétal.

Obesity has a multifactorial origin that implies biological, social, psychological, and environmental factors. Previous studies have shown that particular cognitive processing of food stimuli could contribute to the maintenance and development of obesity. This vulnerability was characterized by attentional biases (i.e. the tendency to automatically orient one’s attention) and a decreased inhibitory control (i.e. difficulties to control one’s cognitive processes) toward foods. This phenomenon may be reinforced by the obesogenic environment: an environment abundant in food and with a lack of options for physical exercise. Among the five studies presented in this work, we characterized olfactory and cognitive capacities, as well as psychological aspects in adults with normal-weight, overweight, and obesity. To get more insight into the features of food information processing, cognitive biases were measured (attentional biases and inhibitory control). Adults were exposed to non-attentively perceived food odours (implicit priming) and attentively perceived food odours (explicit priming) to represent the effects of the obesogenic environment on cognitive processing. To explore individual features that may influence cognitive processing, we measured olfactory (detection and identification) and cognitive (inhibition and flexibility) capacities, as well as psychological aspects (quality of life, eating style, body image). Our results showed that individuals had an attentional bias toward food as well as decreased inhibitory control toward food, regardless of weight status. Concerning priming, only implicit priming had an impact on cognition, which led us to highlight an effect of implicit priming that was exclusive to automatic cognitive processing. This effect differed as a function of weight status and odour type, which permitted to characterize a cognitive vulnerability to high-energy dense food odours in individuals with obesity. Those stimuli might act as a “modulator” of cognitive processing, in an automatic and non-conscious manner. While olfactory capacities were not different among the weight status groups, individuals with a higher Body Mass Index had lower inhibition capacities, which is of interest in self-regulation of behaviour. Moreover, using questionnaires allowed us to characterize several profiles of individuals, with some being more protected toward the negative consequences of overweight and obesity. Better understanding obesity by research and clinical practice could allow preventing and managing obesity on an individual as well as societal level.

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