« Faire ses 10 000 pas », vraiment ? : Une enquête sur les pratiques de self-tracking ordinaires

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2019

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Anne-Sylvie Pharabod, « « Faire ses 10 000 pas », vraiment ? : Une enquête sur les pratiques de self-tracking ordinaires », Réseaux, ID : 10670/1.jzoyj8


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En se concentrant sur le cas de la marche, cet article apporte un éclairage empirique au débat sur les pratiques de self-tracking, ces automesures personnelles à l’aide de bracelets et montres connectés ou d’applications sur smartphone, que certains perçoivent comme des nouvelles sources de connaissance de soi, et d’autres comme des formes inédites gouvernement des conduites. Il resitue la fabrication des automesures de marche dans la sociohistoire des podomètres et montre comment les dispositifs numériques privilégient désormais une visée d’évaluation permanente de l’activité physique plutôt que celle de sessions dédiées à la marche, intégrant ainsi une préoccupation de santé publique – lutter contre la sédentarité – au cœur de la vie quotidienne. Toutefois, en fouillant les manières de produire, lire et analyser les traces de marche de vingt self-trackers ordinaires, l’enquête montre qu’au-delà de l’appropriation d’un même cadre cognitif (unité de compte en pas plutôt qu’en kilomètres ou en durée, norme des 10 000 pas), les utilisateurs ajustent leurs pratiques d’automesure de façon personnelle. Leurs modes d’adoption des podomètres dans le temps et leurs logiques pour établir des chiffres qui leur servent sont bien trop variés pour entraîner un alignement de leur activité de marche quotidienne sur l’objectif de santé embarqué dans la plupart outils.

By focusing on the case of walking, this article brings empirical insights into the conversation on self-tracking practices. While some perceive these forms of personal self-measurement by means of connected bracelets and watches or smartphone applications as new sources of self-knowledge, others consider them to be new ways of governing behaviours. The article situates the production of walking self-measurement in the socio-history of pedometers and shows how digital devices now support a constant evaluation of physical activity rather than sessions dedicated specifically to walking, thus integrating a public health concern – fighting physical inactivity – at the very core of daily life. However, by delving into twenty ordinary self-trackers’ ways of producing, reading and analysing traces of walking, the survey shows that beyond their appropriation of a single cognitive framework (steps, rather than kilometres or duration, as a counting unit; the 10,000 step standard), users adjust their self-measurement practices in a personal way. Their adoption of pedometers over time and their reasoning for establishing the figures that they use are far too varied to align their daily walking activity with the health objective embedded in most tools.

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