Anticipation motrice lors de l’écriture manuscrite d’un digramme chez des enfants autistes âgés de 6-11ans

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31 octobre 2023

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Aurélie Benchekri et al., « Anticipation motrice lors de l’écriture manuscrite d’un digramme chez des enfants autistes âgés de 6-11ans », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.k34ape


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IntroductionLes enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) montrent très souvent des difficultés dans l’écriture manuscrite (Kushki et al., 2011) qui sont liées en partie à des difficultés en motricité fine et en anticipation (Mosconi et al., 2015). Ces dernières limitant leur indépendance fonctionnelle au quotidien (Alaniz et al., 2015), il apparaît nécessaire d’améliorer notre compréhension des difficultés en motricité fine des enfants TSA. Pour ce faire, nous proposons dans cette étude d’analyser spécifiquement leur capacité d’anticipation motrice lors d’une tâche de production séquentielle de deux lettres en écriture manuscrite.Cadre théorique et méthodologieLors de l’exécution d’une séquence motrice de deux lettres, la planification de la seconde lettre s’effectue pendant l'exécution de la première. Kandel & Perret (2015) ont proposé l’écriture de 3 digrammes à des enfants typiques (TD) : ll, le, ln. Les auteurs ont dissocié la partie ascendante (upstroke) et descendante (downstroke) du premier L. Ils ont constaté que les compétences en anticipation étaient engagées durant le downstroke puisque sa durée augmentait avec la difficulté de la seconde lettre. L’étude de l’anticipation peut donc se faire en faisant varier la difficulté au niveau des contraintes spatiales de la seconde lettre à venir et en analysant la cinématique du mouvement lors de l’exécution de la première lettre. Afin d’analyser les capacités précoces d’anticipation motrice dans les TSA, 46 enfants TSA (8,3 ans ± 1,7 ; 13 filles) et 49 enfants TD (8,6 ans ± 1,6 ; 25 filles) ont réalisé une tâche d’écriture sur tablette graphique (Yiynova, Eye&Pen3) consistant à reproduire dix fois deux digrammes (LL, LN). Les analyses statistiques ont porté sur le premier L. Résultats et discussionDans les deux conditions, les enfants TSA sont significativement plus lents que les TD pour tracer le premier L (p = .002). De plus, ils tracent significativement plus lentement le premier L de LN à la fois sur le upstroke (moyenne m_ll=1,7 ; m_ln = 2 : p = .01) et sur le downstroke (m_ll=1,3 ; m_ln = 1,7 : p < .001) alors que la différence temporelle entre LL et LN est uniquement visible sur le downstroke chez les enfants TD (m_ll = 1,06 ; m_ln = 1,25 : p < .001). Par ailleurs, lors du downstroke, la différence de durée entre les deux conditions est significativement plus marquée chez les enfants TSA (p = .02). Ces résultats mettent en évidence leur anticipation motrice différente lors de la production écrite de séquences de lettres et, plus particulièrement, confirment la présence de difficultés de planification motrice et de contrôle en ligne chez les enfants TSA (Mosconi et al., 2015).Conclusion et perspectivesLes difficultés d’écriture des enfants TSA pourraient être liées pour partie à des troubles de l’anticipation. Comme les compétences en motricité fine prédisent le niveau d’autonomie à l’âge adulte des personnes avec TSA (Travers et al., 2017), il apparaît nécessaire de préciser les processus cognitifs sous-jacents afin de proposer une rééducation ciblée précoce dans le but d’accroitre la qualité de vie future des personnes concernées.

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