2015
Cairn
Catherine Deshays, « Psychiatre et Gestalt-thérapeute, apprendre à se déprendre », Cahiers de Gestalt-thérapie, ID : 10670/1.k5secl
L’équipe et moi-même étions fortement mis en difficulté dans l’accompagnement de A., un jeune homme souffrant de psychose avec des accès maniaques favorisés par la prise de substances hallucinogènes. Je me suis interrogée à plusieurs reprises sur la manière d’aider ce jeune homme. L’accompagnement s’est interrompu par la survenue d’un accident et m’a laissée tristement en plan, éprouvé qui m’a poussée à poursuivre mon questionnement et à vouloir chercher à comprendre. Ce travail d’écriture m’a permis de mettre en évidence l’entrecroisement de mes postures à l’œuvre, mais pas toujours en conscience ! Entre une théorie du self classique qui prend appui sur une vision d’un sujet substantivé ou d’une posture phénoménologique dont la notion même d’intention/intentionnalité est aussi prise dans l’évidence d’un « je » structuré et une posture phénoménologique heideggérienne qui requiert une vigilance continue pour se déprendre, il n’est pas aisé de garder une cohérence. En revanche, l’approche phénoménologique d’Heidegger me montre un chemin qui sans doute peut mieux permettre l’accès à sentir et comprendre les différentes formes de cette effroyable détresse.