2013
Cairn
Jean-Paul Burdy et al., « La Place de la Perle à Manama ou la territorialisation confessionnelle de l'affrontement politique au Bahreïn », Confluences Méditerranée, ID : 10670/1.k6lybu
En février-mars 2011, l’épisode le plus remarqué du « printemps de Manama » a été l’occupation de la place de la Perle, souvent comparée à celle de la place Tahrir, au Caire. Mais, le conflit politique au Bahreïn restant très largement fondé sur des tensions socio-confessionnelles, la Perle était moins une centralité urbaine que le point de convergence des quartiers chiites de la périphérie de Manama. Alors que le pouvoir et la base sociale de la dynastie tribale sunnite des Al Khalifa sont surtout installés dans un « bastion sunnite » au centre de l’île, hors de la ville capitale, l’opposition, majoritaire et chiite, est ancrée dans le vieux centre ville de Manama et dans les « villages chiites » du nord-ouest et du nord-est. La spatialisation de la séquence bahreïnie des « révolutions arabes » de 2011-2012 est donc restée fondamentalement marquée par le conflit confessionnel, dans des formes qui rappellent celles du conflit d’Irlande du Nord, à Belfast par exemple.