2 février 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Michèle Therrien, « Les Inuit de l’Arctique oriental canadien : une identité bien construite », Presses Sorbonne Nouvelle, ID : 10670/1.kkpl22
Pour autant que nous le sachions les Inuit du Canada (aujourd’hui 26 000) se sont toujours répartis en groupes de faible importance se dispersant au gré des saisons et des mouvements du gibier. Autarciques ils semblent n’avoir jamais eu recours à la notion de peuple inuit mais plutôt à celle de groupe local ou régional uni par une même langue, des échanges diversifiés, évitant les rencontres avec des groupes peu connus d’eux.Depuis les contacts suivis avec les Euro-canadiens s’est progressivement construite une nouvelle identité où l’Autre, le Québécois et le Canadien, occupe une place majeure.Qu’en est-il de cette nouvelle identité ? Quelle définition les Inuit donnent-ils d’eux-mêmes ? Comment voient-ils les Autres ? Ces questions sont d’autant plus intéressantes que les Inuit des territoires du Nord-Ouest viennent de signer une entente préalable à la reconnaissance du Nunavut, futur territoire autonome, et que les Inuit du Nunavik (Arctique québécois) rédigent un projet de Constitution visant également à la prise en charge de leur territoire.Face aux complexités politiques, économiques et culturelles canadiennes, les Inuit affichent, en dépit des difficultés, une assurance remarquable. Ils s’appuient sur leur histoire et leurs valeurs culturelles (permanence, connaissance du milieu, détermination, sens de l’équité et de l’échange, etc.) et entendent, tout en respectant le droit de l’autre, faire reconnaître le leur.