Revues qui comptent, revues qu'on compte : produire des classements en économie et gestion

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2 décembre 2010

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David Pontille et al., « Revues qui comptent, revues qu'on compte : produire des classements en économie et gestion », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences, ID : 10670/1.klcah1


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Résumé En Fr

This article presents a sociology of journal classifications in economics and management. Based on extensive documentary sources and complementary interviews, it analyses the trajectory of the journal ranking of the French National Committee for Scientific Research 37th section, from its premises in 2001 to its current version, and shows four main production and transformation steps. The journal ranking is first conceived as a social justice tool devoted to candidates and research units, largely based on an external expertise. It then becomes a reasoned categorization, solidified through the reviewing of shareable arguments by an internal committee in order to resist to the comparison with other classifications. Then, the French Evaluation Agency for Research and Higher Education establishes it as an evaluation and counting instrument, based on an almost identical content, but whose proper use is radically transformed. Finally, it is a part of a much longer list of journals only used to calculate the rate of "productive in terms of research and results' exploitation" academics. Each of these classifications is systematically produced with revision or update clauses: they are straightaway defined as temporary, subjected to certain forms of criticisms, thus ontologically unstable. Therefore, they are submitted to an ever going publication/uses/revisions cycle, providing new frontiers and professional norms.

Cet article présente une sociologie des classifications de revues en économie et gestion. S'appuyant sur un vaste ensemble de sources documentaires et d'entretiens complémentaires, il étudie la trajectoire du classement de revues de la section 37 du CNRS, depuis ses prémisses de 2001 jusqu'à sa version actuelle, et documente quatre principales étapes de fabrication et de transformation. Ce classement est d'abord conçu comme un outil de justice sociale pour les candidats et les laboratoires, fondé sur une expertise largement externe à la section 37. Il devient ensuite une catégorisation raisonnée, solidifiée par l'examen en comité restreint d'arguments partageables afin de résister à la comparaison avec d'autres classements. Puis, l'AERES l'érige en un instrument de comptage et d'évaluation, sur la base d'un contenu presque identique au précédent, mais dont l'usage convenable est radicalement transformé. Il est enfin une partie d'une liste de revues beaucoup plus longue servant seulement au calcul du taux de " produisants en recherche et valorisation ". Chacune des classifications produites est systématiquement accompagnée de clauses de révision ou d'actualisation : elles sont d'emblée définies comme provisoires, sujettes à certaines formes de critique, et donc ontologiquement instables. Elles sont donc soumises à un cycle publication/usages/révisions quasi-continu, proposant de nouvelles frontières et normes d'exercice professionnel.

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