Le coq et le klaxon, ou la France à la découverte du bruit (1945-1975)

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2014

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Christophe Granger, « Le coq et le klaxon, ou la France à la découverte du bruit (1945-1975) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, ID : 10670/1.kln2mz


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Les années 1950 et 1960, travaillées par de nouvelles exigences de bien-être, sont aussi celles d’une intolérance accrue au tumulte sonore de la vie moderne. Le motif, articulé vingt ans plus tôt, trouve alors une cohérence nouvelle. Le bruit se fait « fléau social ». Les médecins en scrutent les méfaits sur l’organisme, ils contribuent au tracé des vigilances nouvelles et légitiment les inquiétudes collectives. Tandis que le silence reprend place parmi les signes de distinction sociale, tandis que des associations se montrent habiles à ériger la « lutte contre le bruit » en juste cause, les pouvoirs publics instituent un moderne « droit au silence ». La réglementation des normes sonores, l’interdiction du klaxon en ville ou l’extension des dommages et intérêts en matière de bruits ordonnent cette entreprise historique de pacification sonore des existences. Cet article, qui éclaire un épisode des sensibilités contemporaines, entend questionner plus largement les mécanismes qui président aux déplacements des seuils de tolérance et les logiques sociales dont ils sont le produit historique.

Honking and Crowing : France Discovers a New Noisy Existence (1945-1975)Underpinned by a new drive towards well-being, the 1950s and 60s witnessed growing levels of intolerance with regard to the auditory stress of modern life. Although introduced twenty years earlier, this theme found new resonance during this period. Noise became a “social scourge”. Doctors began to investigate its negative effects on the body and helped to develop new medical guidelines and address public concerns. While silence once again became a sign of social distinction, and organisations were successful in erecting “noise control” as a worthy cause, public authorities likewise established a modern “right to silence”. Regulating noise standards, a ban on honking cars in city centres and expanded punitive damages in terms of noise pollution structured this historical endeavour to ensure peace and quiet for all. By shedding light on a particular facet of contemporary attitudes, this article hopes to more broadly analyse the mechanisms that govern shifting tolerance levels and the social logic of which they are the historical consequence.

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