Jeux de miroirs : deux perspectives sur le cycle initiatique bassari (Guinée, Sénégal)

Résumé Fr En

Dans cet article, nous proposons une description analytique des rites initiatiques bassari en suivant plusieurs pistes complémentaires. Celle tout d’abord de l’articulation des cycles initiatiques masculin et féminin : si le passage à l’âge d’homme se traduit chez les Bassari par un ensemble de procédures rituelles clairement identifiables donnant lieu à des mises en scène publiques spectaculaires et à des coulisses partiellement secrètes, le cycle féminin comprend une série d’étapes qui semblent marquées soit par un dévoilement plus radical (par exemple en tournant en dérision le rite masculin), soit par un niveau de secret supplémentaire (les hommes en savent moins sur les rituels féminins que les femmes sur les rites masculins). Au-delà des variations régionales entre la Guinée (Laurent Gabail) et le Sénégal (Mimina Di Muro), nous souhaitons faire apparaître les variations interprétatives qui résultent de la nature des matériaux ethnographiques auxquels il a été possible d’accéder pour les deux auteurs de cet article en fonction de leur genre (masculin ou féminin). Nous essayons ainsi de montrer que les perspectives légèrement différentes qui nous animent relèvent, au moins en partie, d’une logique comparable à celle des processus initiatiques que nous avons cherché à mettre au jour.

This article provides an analytical description of Bassari initiation rites grounded in two complementary concerns. The first relates to the interplay of male and female initiation cycles: whereas the transition to manhood among the Bassari entails a set of clearly identifiable ritual procedures giving rise to spectacular public events coupled with semi-secret backstage scenes, the female initiatory cycle involves a series of stages that consist of either still more radical public displays (such as mocking the male ritual), or reinforced levels of secrecy (men know much less about female rituals than women do about male rites). Secondly, regardless of the regional variations between the initiation cycles in Guinea (Laurent Gabail) and in Senegal (Mimina Di Muro), the authors look at how their differences in interpretation stem from the ethnographic materials accessible to them according to their (respectively male and female) gender. The slightly divergent perspectives they adopt are thus, at least in part, based on a logic comparable to that of the initiatory processes they seek to elucidate.

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