2008
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Didier Callabre et al., « Le fusillé innocent », Mémoires/Histoire, ID : 10670/1.kpfqmy
Le 2 août 1914, l’artilleur Eugène Bouret abandonne sa famille et ses vignes, pour rejoindre la 1ère Armée passant à l’offensive en Alsace annexée. Le 29 août, au col vosgien d’Anozel, la déflagration d’un obus allemand signe sa perte. Touché par le souffle de l’explosion, Eugène Bouret perd la raison. Le médecin du régiment diagnostique un état de démence par commotion cérébrale. Evacué sur une antenne sanitaire, Eugène n’arrivera jamais à destination… En état de choc, il s’égare et erre à l’arrière du front. Jugé suspect par un capitaine d’infanterie, l’artilleur est arrêté et remis à la prévôté du 14ème Corps d’Armée. Parallèlement, à cette période, devant la poussée allemande, l’état-major redoutant de revivre la déroute de 1870, ordonne de durcir la répression. Le 7 septembre 1914, jugé expéditivement par un Conseil de guerre incompétent, Eugène Bouret et cinq autres co-accusés sont fusillés le jour même pour abandon de poste en présence de l’ennemi. Menée par un député de la Côte-d’Or, ayant la preuve de cette grossière erreur judiciaire, la demande de réhabilitation d’Eugène Bouret devint une véritable affaire d’Etat qui réclama l’intervention des ministres de la guerre, de la justice et du Président du Conseil. Après la réhabilitation d’Eugène Bouret, qui connut un retentissement national, une enquête sur la justice militaire est ouverte dans le but de déterminer la part de responsabilité du Conseil de guerre qui le condamna, cela au moment même où les mutineries de 1917 aboutiront à l’exécution d’une soixantaine de fusillés pour l’exemple. Cet ouvrage propose un retour sur ce que fut l’une des premières réhabilitations de fusillés de la Grande Guerre.