Le récit de vie comme trajectoire. Une comparaison des (auto)biographies de Jean Paul et de Stendhal

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11 mai 2014

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Aurélie Moioli, « Le récit de vie comme trajectoire. Une comparaison des (auto)biographies de Jean Paul et de Stendhal », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.kqzhez


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La notion de trajectoire permet de penser le fonctionnement original des récits autobiographiques et biographiques de Stendhal (Vie de Henry Brulard, 1835, 1890) et de Jean Paul (Konjektural-Biographie, 1799 ; Leben Fibels, 1811). En lisant ces récits de vie littéraires à la lumière de cette image astronomique, nous éclairons en retour la notion de trajectoire. Deux dessins du récit stendhalien représentent les « routes » possibles de la vie, qui sont autant de trajectoires. Jean Paul compare ses récits biographiques à des « révolutions » ou à des comètes. Nous montrons que le télescopage de trajectoires de vie hétérogènes crée une tension entre réalité et fiction dans le récit. Le processus mémoriel y apparaît dans son ambiguïté : la remémoration du passé est inséparable de l’activité créatrice de l’imagination et d’une projection dans l’avenir. Le récit de vie articule trajectoire réelle et trajectoire imaginaire. Chez Stendhal, ces trajectoires s’entremêlent mais la trajectoire imaginaire est finalement rejetée par l’autobiographe comme une tentation romanesque. Elle est une bifurcation possible du récit : ce fantasme romanesque est le foyer absent qui met en mouvement l’écriture autobiographique. Chez Jean Paul au contraire, les trajectoires réelles et imaginaires fusionnent à l’infini au point de créer une révolution continuelle autour de la figure de l’auteur et de la mort. La trajectoire, figure de la vie et du récit, semble toujours ouverte à une autre trajectoire en puissance.

The notion of trajectory is relevant to understand how Jean Paul’s and Stendhal’s (auto)biographical narratives work (Konjektural-Biographie, 1799; Leben Fibels 1811; Vie de Henry Brulard, 1835, 1890). The reading of these literary life-narratives through the astronomical metaphor sheds light in return on the notion of trajectory. Two drawings in Stendhal’s narrative represent the possible “roads” of life as many trajectories. Jean Paul compares his biographical narratives with “revolutions” or with “comets”. We argue that the overlap of heterogeneous life trajectories create a tension between reality and fiction into the narrative. The ambiguity of memory appears: remembering the past can’t do without the creative activity of imagination and without imagining the future. Life-narrative links together the real trajectories and the imaginary ones. These trajectories become intermingled in Stendhal’s but the imaginary one is rejected in the end as a fictional temptation. It represents a narrative’s possible junction : the desired novel is the absent center that generates the autobiographical writing. On the contrary, in Jean Paul’s, real and imaginary trajectories endlessly combine to describe a continuous revolution around the figure of the author and around death. As metaphor of life and life-narrative, the trajectory seems to be open to another potential one.

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