12 juin 2020
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Julien Strignano, « L’imagerie ramonienne : intermédialité picturo-littéraire dans les récits brefs de Ramón Gómez de la Serna », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.kwtd2j
Chez Ramón Gómez de la Serna, prolifique écrivain avant-gardiste espagnol de la première moitié du XXe siècle, la place de l’image dans la création littéraire amène à considérer plusieurs hypothèses concernant les modalités d’interrelation texte-image qui existent dans ses œuvres. Un nouvel éclairage est à envisager plus particulièrement sur l’auteur à travers les allusions et les références picturales dont il fait usage dans un corpus déterminé, celui des recueils de microrécits d’inspiration goyesque (Caprichos). Le questionnement autour de l’insertion de l’image dans les récits de Ramón Gómez de la Serna peut s’établir selon divers axes d’étude depuis la complexe intégration explicite ou implicite de l’œuvre picturale-source jusqu’à la plus simple illustration produite par l’écrivain lui-même.Ces cas d’intermédialité picturo-littéraire s’expliquent tout d’abord dans cette étude par une contextualisation de l’approche artistique ramonienne. Puis, dans un deuxième temps, l’expérience intermédiale à travers divers procédés (translation et traduction de la source picturale, ekphrasis, insertion intratextuelle et plus globalement principe de la transposition d’art) argumente en faveur d’un dispositif de systématisation intermédiatique dans les récits brefs de l’auteur. Enfin, il est question dans certains recueils (Gollerías, Trampantojos) d’analyser l’origine et la portée des auto-illustrations de Ramón Gómez de la Serna. La pratique artistique de l’auteur madrilène propose une nouvelle interprétation de ses écrits en considérant les gravures et les peintures de multiples artistes comme des substrats à une création littéraire déterminée à laisser librement entrer l’image.