2020
Cairn
Jean-Luc Marion, « Le phénomène de beauté », Communio, ID : 10670/1.kx4vo2
Ce que nous éprouvons tous, chaque fois que nous visitons une exposition et même suivons la muséographie des plus grands musées d’art contemporain, se nomme la « fin de l’art ». Ce n’est pas là un jugement polémique, mais un événement que, depuis plus d’un siècle, la philosophie avait prévu et que l’esthétique récente a théorisé : n’est beau que ce qu’un concept qualifie comme tel ; mais comme le concept peut tout valider, tout peut prétendre au beau, donc la différence entre le beau et son contraire disparaît. Pourtant le beau, disait Kant, se définit en ce qu’il plaît universellement sans concept. Cela indique la vraie question : ce qui plaît, plaît à celui qui l’aime. Mais que signifie aimer le beau ? Qui juge dans ce face-à-face, le beau ou mon regard ? La philocalie, l’amour du beau fait-elle du beau une affaire d’amour ?