2007
Cairn
Diane Masson, « Un modèle d'intégration pour les Balkans occidentaux ? », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.kxg2dj
Les priorités affichées par la Croatie demeurent l’adhésion à l’UE et à l’Otan. Soutenu notamment par les Etats-Unis, le pays devrait pouvoir rejoindre les rangs de l’Alliance atlantique en 2008, moyennant quelques efforts supplémentaires. Malgré un bilan globalement satisfaisant, les échéances sont plus floues en ce qui concerne son intégration européenne, à la fois en raison des progrès qui restent à accomplir dans la réforme de l’appareil judiciaire et la lutte contre la corruption, mais aussi, semble-t-il, de l’évolution des autres pays candidats des Balkans occidentaux. Dans la perspective de cette double adhésion, Zagreb déploie d’ailleurs une activité accrue en direction de ces derniers, pour lesquels elle souhaite faire office de modèle, tandis que ses relations avec ses voisins se normalisent, en dépit de l’existence de contentieux territoriaux nés de la désintégration de la Yougoslavie. Sur le plan intérieur, il est bien difficile de dire qui, de la Communauté démocratique croate (HDZ) du Premier ministre Ivo Sanader ou du Parti social-démocrate (SDP), premier parti d’opposition, l’emportera aux élections législatives de novembre 2007, tant leurs scores sont serrés dans les sondages, même si le SDP a ponctuellement effectué une remontée après la mort de son leader et, par ailleurs, personnalité éminente de la Croatie indépendante, Ivica Racan. Le bilan de la coalition au pouvoir depuis 2003 n’a rien de déshonorant. Ainsi la bonne volonté manifestée par les autorités à l’égard du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie a conduit ce dernier à confier à la justice croate le procès de militaires accusés de crimes de guerre. Enfin, la situation économique se présente sous un jour relativement favorable mais comporte quelques points faibles : le poids encore excessif de l’Etat dans quelques secteurs, son endettement croissant, de même que celui des ménages, la lenteur des réformes structurelles, un chômage toujours élevé.