2010
Cairn
Michel Guénec, « La Russie et les « sécessionnismes » géorgiens », Hérodote, ID : 10670/1.l0ow72
Le conflit d’août 2008 a mis un terme final aux espérances des Géorgiens de refaire un jour l’unité territoriale de leur pays. Au lendemain de cette incompréhensible guerre de cinq jours, la Russie s’est de fait emparée de quelque 20% de la Géorgie. L’analyse du processus qui a conduit Moscou à reconnaître les indépendances abkhaze et sud-ossète fait apparaître une politique opiniâtre, décidée et dessinée dès 1992 dans ses grands contours. Si la Russie n’a pas provoqué cette guerre, elle n’a pas non plus cherché à l’empêcher et a patiemment mis en place toutes les conditions qui ne pouvaient un jour que conduire à son déclenchement. La reconnaissance des indépendances est le résultat du mélange d’une longue liste d’intérêts russes, stratégiques, économiques, privés, de la situation géopolitique particulière de cette année 2008 et de la monumentale erreur de jugement faite par M. Saakachvili dans la nuit du 7 au 8 août 2008.