2017
Cairn
Marie Gaboriaud, « Statues ou silhouettes ? Portraits de l’artiste en grand homme à l’aube de la Troisième République », Romantisme, ID : 10670/1.l6cz1z
Le romantisme avait déjà suggéré pour l’artiste non seulement une place à part dans la société, mais aussi une responsabilité collective. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que la République naissante, à partir de 1870, choisisse pour son panthéon des grands hommes des figures d’artistes. L’une des voies de diffusion de ce panthéon est le genre du portrait, qui se déploie surtout dans un cadre non romanesque et non fictionnel. Cependant, la forme particulière du « portrait », brève, enlevée, polymorphe, sujette à toutes les déformations et qui prend souvent le nom de « Silhouette », s’accommode mal du projet pédagogique de canonisation républicaine, dont la forme favorite est la statue, et sa traduction littéraire : la monographie. L’article s’attache à mettre en lumière ce problème, et les stratégies de détournement mises en œuvre par les portraitistes.