Dysmnésie épisodique : à propos d’un premier cas

Résumé Fr En

Nous présentons le cas d’un garçon (D.D.) de 11 ans scolarisé en sixième, consultant pour des difficultés de concentration ayant des répercussions sur sa scolarité. Le bilan neuropsychologique met en évidence de bonnes capacités intellectuelles ainsi que des capacités attentionnelles et exécutives convenables. Cependant, le bilan mnésique, initié suite à certains évènements relevés à l’anamnèse, met en évidence une dysmnésie développementale se caractérisant par un trouble de la mémoire épisodique verbale et visuospatiale sans atteinte de la mémoire sémantique ou encore de la mémoire de travail. D.D. est particulièrement en difficulté lors du rappel libre différé. Ses performances ne sont pas améliorées par l’indiçage mais sont normalisées en tâche de reconnaissance. L’IRM révèle une atrophie hippocampique droite. Cette étude de cas met en exergue l’importance d’évoquer un trouble mnésique, souvent méconnu, en l’absence d’éléments probants issus des premières évaluations et permettant d’expliquer les difficultés de l’enfant. Cette étude de cas permet également de discuter les modèles théoriques des liens entre mémoire sémantique et épisodique.

Episodic dysmnesia: about a first caseWe report the case of an 11-year-old boy (D.D.), who attends regular college with learning disabilities related to attentional complaint. Neuropsychological assessment demonstrates intellectual skills and attentional/executive functioning, in the normal range except for sustained attention. We assessed different memory components in accordance with anamnestic features. Results demonstrate impairment in verbal (Rivermead Behavioral Memory Test, California Verbal Learning Test...) and visuospatial (Rey Figure) episodic memory, mainly in differed free-recall. Moreover, working memory in both modalities and semantic memory are preserved. This cognitive pattern is similar to developmental amnesia described by Vargha-Khadem et al. (1997) in patients with early ischemic brain lesions. Since D.D. does not have any neurological history, the term “developmental dysmnesia” would be more appropriate here, despite right hippocampus atrophy. This case report is in accordance with Tulving SPI model but is not totally in opposition with Squire and Zola model. Our case highlights the necessity of neuropsychological assessments to assess memory in patients but with “attentional” complaint with quite spared attention abilities. This case report study allows further discussions on the theoretical models on links between semantics and episodic memories.