2016
Cairn
Christophe Chevalier, « Les réactions en Belgique au traité de Turin de 1860. Enjeux sécuritaires et effervescence patriotique », Relations internationales, ID : 10670/1.lafvwp
Du jour où Napoléon III a restauré le trône impérial de France, le gouvernement belge n’a plus pu regarder sans inquiétudes les remous provoqués par les velléités annexionnistes de son turbulent voisin. Le traité de Turin est à cet égard un moment clé : l’annexion de Nice et de la Savoie ranime l’ambition séculaire de la politique étrangère française, le rêve quasi mythique des frontières naturelles. Si les autorités belges craignent une manœuvre similaire pour s’emparer de la Belgique, le traité de Turin a aussi eu un impact fondamental dans le développement du sentiment national belge. C’est précisément cette « sécuritisation » du sentiment national dans la politique étrangère belge que cet article se propose d’aborder.