Les Parisiens et les banlieusards étaient-ils aussi grands que cela ? Stature, nutrition et urbanisation en France au milieu du xixe siècle

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2014

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Laurent Heyberger, « Les Parisiens et les banlieusards étaient-ils aussi grands que cela ? Stature, nutrition et urbanisation en France au milieu du xixe siècle », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.lawxhu


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La France constituerait une exception au xixe siècle car elle semble être l’un des rares pays en cours d’industrialisation à ne pas connaître de pénalité urbaine observable par la stature. La constitution d’une large base de données individuelles (105324 observations), à partir des listes de tirage au sort des conscrits nés en 1848, permet d’invalider cette hypothèse. Plus la ville est grande, plus les conscrits sont petits: le phénomène culmine à Paris. Le croisement des données individuelles et de l’enquête agricole de 1852 ainsi que d’autres sources annexes permet d’identifier les effets de structure qui compensent cette pénalité urbaine, comme la structure professionnelle des villes. La stature est aussi positivement corrélée aux apports nutritionnels (particulièrement aux protides d’origine animale), à l’alphabétisation et à l’espérance de vie. En revanche le contexte épidémiologique peut rendre compte d’une partie de la pénalité urbaine: la stature des Parisiens est négativement corrélée aux taux de mortalité infantile associés aux principales maladies infantiles. Entre villes et campagnes, les habitants des banlieues des grandes villes sont les plus grands Français de l’époque, à l’exception des banlieusards de Paris qui souffrent d’une pénalité suburbaine: les banlieues constituent des espaces intermédiaires, aux situations contrastées et encore peu étudiés par l’histoire anthropométrique.

Nineteenth-century France would seem to constitute an exception in that it is one of the very few countries that pay no urban penalty – at least none that translates into a height decline. Thanks to a substantial set of individual data (105,324 observations), based on the draft lottery of men born in the year 1848, we are able to prove that this “urban exception” did not, in fact, exist. The larger the town, the shorter were the conscripts: the phenomenon culminates, of course, in Paris. By combining individual data with the agricultural survey of 1852, not to mention a few other, ancillary sources, we are able to identify the compensatory effects of structure – such as the professional structure of towns – which counterbalance this urban penalty. Stature is also positively correlated with high-protein nutritional intake (especially that from animal sources) the literacy, and life expectancy. On the other hand, the epidemiological context may reflect a portion of the urban penalty: the height of Parisians is negatively correlated with infant mortality rates associated with the most prevalent illnesses. With one exception, the tallest Frenchmen are those who reside in the suburbs of large cities; only the residents of Paris’s suffer a “suburban penalty”. Suburbs, being intermediate spaces, are heterogeneous and thus resistant to attempts at generalization; not surprisingly, anthropometric historians have yet to pay them the attention they deserve.

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