L’industrie chimique française en guerre (1914-1918) : de la dépendance étrangère à la construction d’une filière nationale

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2016

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Erik Langlinay, « L’industrie chimique française en guerre (1914-1918) : de la dépendance étrangère à la construction d’une filière nationale », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.lc1mps


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L’article « Poudres et explosifs » écrit par le sénateur et chimiste Louis Tissier en 1926 met en valeur l’effort réalisé par la France dans le domaine de l’industrie chimique pendant la Première Guerre mondiale. Puissance chimique de second rang loin dernière l’Allemagne, la France a cherché à bâtir un nouveau système technique pour la guerre, reposant sur un engagement des entreprises nationales, mais devant s’appuyer dès septembre 1914 sur des importations anglo-saxonnes. La nomination d’Albert Thomas au poste de sous-secrétaire d’État en mai 1915 coïncide avec une réorientation de la politique d’armement : un vaste réseau d’usines est construit, des coopérations scientifiques et commerciales sont tissées avec les Alliés, une volonté de reconquérir les marchés étrangers est exprimée. Mais la guerre sous-marine à outrance lancée par l’Allemagne en janvier 1917 ruine en partie ce programme : les Alliés décident alors d’importations massives de poudres et explosifs américains. Dès la fin 1917, les entreprises privées françaises s’orientent vers les marchés civils. Dans certains domaines sensibles, des liens se sont tissés entre industriels et militaires. Leur maintien dans l’après-guerre est une question politique dont l’article de Louis Tissier témoigne.

The French chemical industry at war: from foreign dependency to the making of a national sectorThe article “Poudre et explosifs” signed by senator and professor of chemistry Louis Tissier, published in 1926, highlighted the national effort made by the French chemical industry during World War I. Prior to this, the French chemical sector had ranked far behind Germany ; yet France subsequently succeeded in building a new technical system designed for war, based on a combination of committed French businesses and Anglo-Saxon imports that were begun as early as September 1914. The appointment of Albert Thomas as junior minister in May 1915 coincided with a reorientation of the armaments policy that included the large-scale building of explosives and chemical products factories, cooperation with allies and a desire to conquer foreign markets. However, the submarine war launched by the German navy partly ruined this program. Thus the Allied decided collectively to replace the nitrates and other commodities imported from Chile with massive supplies of US powder and explosives. At this point, private French businesses began to orient their production towards the civilian markets. During these years, close links were built between the army and some private companies, both French and Anglo-Saxons, in the field of dyestuffs and nitrogen. Their sustainability in the post-war period is a political question raised by Louis Tissier.

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