2019
Cairn
Nicolas Israël, « Spinoza et la résistance tribale », La Pensée, ID : 10670/1.ld5tdp
L’étude de la résistance tribale dans le Traité théologico-politique de Spinoza permet de redonner une profondeur ethnologique au concept de multitude. Il ne s’agit plus d’expliquer la puissance de la multitude à partir d’une logique strictement affective mais de l’appréhender comme une confédération de tribus, soudées par des valeurs collectives.C’est donc à partir de cette confédération tribale des Hébreux que Spinoza va concevoir, au cœur du xviie siècle, de nouvelles formes de résistance à la souveraineté de l’État, qui annoncent les modèles ethnographiques classiques de « l’anarchie ordonnée » ou de la « dissidence institutionnalisée », tels qu’ils ont pu être forgés, respectivement par Evans-Pritchard et Gellner.