Des liens aux lieux : l’appropriation des lieux dans les grandes mobilités de travail

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2016

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Stéphanie Vincent-Geslin et al., « Des liens aux lieux : l’appropriation des lieux dans les grandes mobilités de travail », Espaces et sociétés, ID : 10670/1.le3d7q


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Le présent article questionne l’articulation entre mobilités et ancrages chez les grands mobiles pour raisons professionnelles. Plus précisément, il interroge la manière dont leurs pratiques de mobilité permettent de s’approprier les lieux qu’ils pratiquent durant leurs déplacements. Pour cela, nous nous appuyons sur des récits de vie obtenus par entretiens, réalisés en France dans le cadre du second volet d’une enquête européenne portant sur les grandes mobilités liées au travail et la vie de famille (programme JobMob). Les résultats montrent des modes d’appropriation différenciés des lieux de la mobilité, selon que ces derniers sont pratiqués de manière régulière ou éphémère, répétée ou exceptionnelle. Loin de vivre leurs mobilités professionnelles comme un nomadisme, sans attaches territoriales ni sociales, les grands mobiles montrent plutôt un fort ancrage sur leur lieu de résidence et, à la fois ici et ailleurs, vivent dans leurs mobilités l’expérience de la rupture à la manière de l’étranger au sens de Simmel.

From Places to Ties: The Appropriation of Place During Major Work PostingsThis article questions the articulation between mobilities and ties during professional work placement programs. More precisely, it questions the manner in which practices of mobility permit the appropriation of locations during displacement. For this endeavor, we use life narratives obtained through interviews in France conducted as part of a second European research round concerning large mobilizations related to work and family life (i.e. the JobMob program.) The results of this study demonstrate different modes of appropriation of locations of mobility, depending on whether they are regular or short-lived placements. Far from living their professional mobilities like a kind of nomadism, without territorial or social attachments, these great mobiliyird showcase a particularly strong anchoring on choice of residence, and whether here or elsewhere, live these experiences of mobility as an experience of rupture in the manner of the Stranger in Simmel’s sense.

Este artículo cuestiona la relación entre movilidades y anclajes en el caso de las personas que desarrollan una movilidad por motivos profesionales. Más concretamente, investiga cómo sus prácticas de movilidad les permiten apropiarse de los lugares que practican durante sus desplazamientos. Para esto, nos basamos en las historias de vida obtenidas a través de entrevistas, realizadas en Francia en el marco de la segunda parte de una encuesta europea sobre grandes movilidades relacionadas con el trabajo y la vida familiar (programa JobMob). Los resultados muestran modos de apropiación diferenciados de los lugares movilidad, según estos últimos sean practicados de manera regular o efímera, repetida o excepcional. Lejos de vivir sus movilidades profesionales como nomadismo, sin ataduras territoriales o sociales, las personas que desarrollan una gran movilidad muestran sobre todo un fuerte anclaje a su lugar de residencia y, tanto aquí como en otros lugares, viven en sus movilidades la experiencia de la ruptura, como si se tratase de extranjeros en el sentido que les da Simmel.

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