2015
Cairn
Jean-Baptiste Comby, « Controverse et disqualification médiatique des « climato-sceptiques » en France », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.lha14q
Les controverses rythmant la carrière des problèmes publics mettent souvent en jeu des principes de légitimation concurrents. Les scientifiques n’étant pas en surplomb des batailles normatives qui agitent le monde social, ils participent à, et constituent même une ressource majeure dans cette compétition dont l’enjeu est de définir ce qui est audible, crédible et important. L’analyse sociologique de la fabrique d’un consensus climatique dans les médias généralistes français suggère ainsi que, même si elle est généralement présentée comme neutre, la parole publique des climatologues n’est pas apolitique. Celle-ci résulte en effet de logiques sociales qui l’amènent à servir certaines visions du problème plus que d’autres. Les scientifiques gagneraient alors à prêter attention aux éclairages des sciences sociales afin de maîtriser davantage les relations « science-société », c’est-à-dire, aussi, le sens politique de leurs participations aux débats publics.