2016
Cairn
Joris Thievenaz, « L’étonnement », Le Télémaque, ID : 10670/1.lmb0g3
S’il est des notions classiques et même représentatives de la démarche philosophique, nul doute que l’“étonnement” en fait partie. Depuis l’Antiquité, cette notion désigne le mouvement de prise de recul et de remise en question du monde qui nous entoure, à travers lequel s’initient la quête de connaissance et la production de nouveaux savoirs. L’étonnement occupe donc à ce titre une place tout à fait centrale et privilégiée dans la philosophe classique. Mais cette démarche peut également, et selon une perspective pragmatiste proposée par John Dewey, être étudiée en tant que processus situé, jouant une fonction concrète et observable dans l’acquisition de nouvelles connaissances par les sujets à l’occasion de leurs activités ordinaires. Selon cette approche théorique, l’étonnement ne constitue plus seulement une lointaine référence métaphysique et universelle désignant l’origine de la pensée mais aussi un processus effectif à travers lequel tout individu enrichit son expérience tout au long de sa vie.