2020
Cairn
Guillaume Debat, « La guillotine révolutionnaire : de l’incarnation de l’humanisme pénal à une machine effroyable ? (1789-1794) », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10670/1.lw2he0
Cet article entend interroger la constitution de la légende noire de la guillotine et, tout particulièrement, la place importante accordée au tournant thermidorien. Par une comparaison entre les représentations et les émotions face à la guillotine à Paris et dans certains espaces provinciaux, l’article souligne l’existence d’une gêne face à la machine à décapiter. Cette gêne est perceptible dès les premiers mois de l’exercice de la guillotine. Elle trahit la volonté des autorités de maintenir l’ordre. La peur de la guillotine est avant tout une peur sociale, celle que la foule des spectateurs des exécutions ne devienne féroce à trop contempler la machine. Si cette dernière est facilement identifiable à la « terreur » au cours de la réaction thermidorienne, c’est qu’existaient une sensibilité et une peur pré-thermidoriennes qui constituèrent le terreau favorable à la constitution de la légende noire de la guillotine.