27 avril 2024
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Shahzaman Haque, « Entre visibilisation et invisibilisation de l'ourdou en Inde : contexte sociopolitique macro et micro », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.m0wa8n
Cette présentation met en relief l’invisibilisation de plusieurs langues, dans le cadre d’une politique linguistique exercée par les autorités, notamment de l’ourdou, dans un pays multilingue en Inde. Ce phénomène est synonyme d’inégalité, dans une société structurée par une idéologie de l’État-nation, où le monolinguisme est souvent de facto et/ou de jure la politique linguistique nationale. Avec l’indépendance, désormais l’Inde et non plus l’Inde britannique, ainsi que sa partition en Inde et Pakistan, en 1947, l’ourdou devient l’une des vingt-deux langues officielles, tandis qu’auparavant, il s’agissait de la langue nationale. Plusieurs États indiens déclarent l’ourdou comme langue officielle et entreprennent sa diffusion par l’intermédiaire des écoles et des académies. Il n’en demeure pas moins que ce statut officiel évoluera très vite, comme étant un symbole, au détriment d’une politique linguistique nationale en faveur de l’hindi, une langue sœur et proche de la culture de l’hindouisme, communauté majoritaire au pouvoir. Aussi, outre l’enseignement, l’usage, voire l’identité de l’ourdou, se limitant progressivement aux musulmans d’Inde, la langue devient une cible de la haine ainsi que ses locuteurs par les ultradroites, amenant son invisibilisation dans les paysages linguistiques et dans les programmes scolaires à l’école.