2016
Cairn
Mathias Bernard, « L’opposition de droite après l’alternance de mai-juin 1981 », Histoire@Politique, ID : 10670/1.m1kj2n
Le basculement de la droite dans l’opposition, entre 1981 et 1986, a bien provoqué une recomposition, qui fut à la fois fondamentale et inachevée. Au-delà de la radicalisation du discours, propre à la culture d’opposition et à la volonté de capter les courants protestataires de l’opinion, le modèle néo-libéral s’impose, en rupture avec le libéralisme social promu sous le septennat giscardien. Ce modèle favorise la convergence entre les deux grands partis rivaux, RPR et UDF, et donne une crédibilité nouvelle à la volonté d’union et de restructuration des organisations partisanes. Pourtant, au milieu des années 1980, ce sont les mêmes leaders et les mêmes partis qui sollicitent les suffrages de l’opposition, autour d’un programme qui, pour ne pas effrayer l’électorat centriste, atténue les effets de la révolution libérale. Le caractère inabouti de ce renouvellement partisan et idéologique n’est pas étranger au succès du Front national, qui se définit – au moment de son émergence – comme la seule véritable opposition nationale.