2006
Cairn
Jean-Pierre Algoud, « L'Europe et la dynamique des civilisations », Connexions, ID : 10670/1.m4smia
Il y a deux façons d’aborder le thème de l’Europe. La première est restrictive, cartésienne, et consiste à partir de la volonté politique des États à se constituer en une unité plus ou moins fédérative. Cette volonté, qui s’est manifestée dans les années 1950, a reposé sur un constat simple : la marche vers un monde économique et politique planétaire impose une nouvelle dimension aux États, dans la mesure, évidemment, où ils veulent jouer un rôle à ce niveau. La deuxième, que je qualifie de systémique, consiste à poser le problème au seul niveau permettant d’avoir une vision compréhensive, et donc incontournable, de l’avenir du projet européen : comment se situe cette volonté dans une perspective historique et spatiale, celle de l’évolution des civilisations ? Le jugement porté, dans ce contexte, sur le futur de l’Europe, devient alors difficilement contestable.