12 mai 2021
Open Access , http://purl.org/eprint/accessRights/OpenAccess
Mamadou Saliou Barry, « Statut matrimonial et non-utilisation de la contraception moderne chez les femmes exposées au risque de grossesse non désirée en Guinée entre 1999 et 2018 », Theses.fr, ID : 10670/1.m95trj
La Guinée est un des pays de l’Afrique de l’Ouest où la fécondité est encore élevée et baisse peu,avec une situation sanitaire préoccupante (niveaux de mortalité maternelle et infantile parmi les plus élevés au monde). Le niveau de la croissance démographique (2,5%par an en moyenne) associé à un faible niveau de développement socioéconomique du pays paraît difficilement conciliable avec la satisfaction des objectifs de développement durable et fait ainsi de la maîtrise de la fécondité un défi majeur.Malgré une volonté politique affichée depuis le début des années 1980, l’adoption d’une déclaration nationale de politique de population en 1992 et d’une politique de santé de la reproduction en 2001et les efforts du Gouvernement à promouvoir la Planification Familiale (PF), les besoins non satisfaits en matière de planification familiale touchent encore près d’une femme sur quatre etle taux de prévalence contraceptive de la Guinée reste parmi l’un des plus faibles au monde en 2018.C’est ainsi que, prenant en compte l’importance de l’utilisation de la contraception moderne dans le processus de transition de la fécondité, d’une part, et la faible prévalence contraceptive moderne ainsi que le manque de recherches approfondies dans ce domaine en Guinée, d’autre part, la présente étude vise à analyser les niveaux et les tendances de l’utilisation de la contraception moderne entre 1999 et 2018 et d’identifier les facteurs qui influencent significativement la non-utilisation de la contraception moderne chez les femmes guinéennes exposées au risque de grossesse non désirée.L’étude utilise des données secondaires issues des enquêtes démographiques et de santé (EDS) réalisées en Guinée en 1999, 2005, 2012 et 2018. Les analyses ont porté sur les femmes effectivement exposées au risque de grossesse: femmes qui, au moment des enquêtes, sont jugées aptes à concevoir et sont exposées à ce risque.Les analyses ont été effectuées à trois niveaux. Au premier niveau, les tendances d’évolution de la proportion de femmes utilisant une méthode contraceptive ont été analysées par type de méthode. Les intervalles de confiance associés à chaque proportion ont été utilisés pour juger de la significativité ou non de la variation observée de la proportion d’utilisatrices de la contraception moderne d’une année à une autre. Au deuxième niveau d’analyse, le lien statistique entre chacune des variables et le fait d’utiliser ou non la contraception moderne a été analysé à l’aide du test du khideux. Au troisième niveau d’analyse, toutes les variables significativement associées au fait d’utiliser ou non la contraception moderne avec un niveau de signification d’au plus 10% ont été introduites dans un modèle de régression logistique binaire pour identifier les facteurs qui influencent significativement la non-utilisation de la contraception moderne.En effet, alors que chez les femmes en union, la proportion d’utilisatrices a presque doublé (passant de 12,2 % à 23,5 %) sur la période étudiée, cette proportion a baissé de 28 % chez les femmes non en union sur la même période. Cependant, les variations de la proportion d’utilisatrices de la contraception moderne sur la période 1999-2018 n’ont été ni uniformes ni régulières.•Quel que soit le groupe de femmes considéré, la bonne connaissance de la contraception moderne et l’approbation de la PF (aussi bien de la femme que celle de son conjoint si elle est en union) sont les deux facteurs les plus importants dans l’explication de la non-utilisation de la contraception moderne.