18 juillet 2014
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Jean-Marc Marril, « L’offensive à outrance : une doctrine unanimement partagée par les grandes puissances militaires en 1914 », Revue historique des armées, ID : 10670/1.ma7dix
Au lendemain des hécatombes que connaissent les armées françaises durant les premières semaines de la Grande Guerre et dans les décennies qui suivent, le constat qui domine chez beaucoup d’observateurs est celui d’un haut commandement défaillant victime d’une mauvaise doctrine : l’offensive à outrance. Les principaux promoteurs de cette doctrine et en premier lieu, le lieutenant-colonel de Grandmaison, sont mis en cause. Depuis lors ces affirmations, devenues représentations, sont reprises sans réel réexamen ; elles sont pourtant largement à nuancer. Tout d’abord, cette « mystique de l’offensive » est partagée par toutes les armées étrangères de l’époque et ne constitue pas un phénomène franco-français qui, lui, s’explique de manière rationnelle par les enseignements et traumatismes nés de la guerre de 1870. Ensuite, la doctrine de l’offensive à outrance se voit singulièrement tempérée par les règlements d’alors qui prennent en compte les notions de sûreté et de renseignement ou encore la nécessité de manœuvrer comme celle de se protéger du feu, autant de principes qui vont à l’encontre d’une armée composée d’officiers fanatiques ne répondant qu’au seul dogme de la « poussée en avant ».