2005
Cairn
Gilles Favarel-Garrigues, « La police russe en procès », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.mdmepk
L’arbitraire policier n’a pas pris fin en Russie avec la chute de l’URSS. Si les autorités du pays dénoncent en permanence les abus des forces de l’ordre, déplorant le peu de confiance que la population place en celles-ci, la réforme de la police, maintes fois annoncée, qui devrait à la fois améliorer les conditions de travail et la rémunération des fonctionnaires et les rapprocher des citoyens, n’a toujours pas vu le jour. L’obligation de résultats, qui demeure au centre de la mesure de l’activité, contraint les agents à «faire du chiffre» au détriment de l’élucidation d’affaires complexes. La faiblesse de leurs rémunérations les pousse bien souvent, en outre, à la corruption et à la recherche d’activités lucratives exercées au besoin dans le cadre même de leurs fonctions. C’est pour cette raison que la lutte contre la corruption policière est devenue le cheval de bataille du pouvoir, ce qui évite à celui-ci de réfléchir à des réformes de fond de l’institution.