2004
Cairn
Jacqueline Schaeffer, « Mythes de l'amour, amour des mythes », Cliniques méditerranéennes, ID : 10670/1.mdngff
Un dialogue entre psychanalyse et anthropologie permet de considérer le mythe comme une mise en scène du pulsionnel, au même titre que les théories sexuelles infantiles ou les fantasmes originaires. De même que le moi, violenté par la libido, met en jeu des défenses, qui consistent à la négocier, à la réprimer ou à l’accepter, le social est mis à mal par la relation amoureuse et crée, pour la canaliser, des contrats sociaux et des édictions religieuses. L’anthropologie nous conte comment le mythe met en scène la violence dérangeante de la vie sexuelle et amoureuse vis-à-vis de l’organisation sociale, et comment les rites servent à la coder, à la domestiquer. Le héros civilisateur tente des solutions. La relation amoureuse sexuelle met l’humain face à des obstacles et des dangers liés à ses tout premiers investissements et identifications, et face à l’épreuve de la différence des sexes. Peut-on parler, à travers la création des mythes, d’une sublimation collective ?