2011
Cairn
Gérard Béaur et al., « Au cœur des choix familiaux. Conclure ou ne pas conclure un contrat de mariage dans les régions de partage égalitaire au xviiie siècle (Chartres et les campagnes beauceronnes) », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.mdw3ca
Le contrat de mariage figure en bonne place dans l’arsenal des outils notariés mis à la disposition des familles pour déployer leurs stratégies. Il permet, en effet, de préciser les transferts de richesse à opérer au profit du nouveau couple, de déterminer le régime matrimonial et coutumier en usage entre les époux, de mettre en œuvre le degré de protection à assurer pour le conjoint survivant en cas de décès. Il permet aussi de régler le sort des héritiers et c’est ce dernier point qui a attiré en majorité les historiens engagés sur le front de la reproduction sociale dans les zones de transmission inégalitaire.Dans les zones de partage égalitaire, l’enjeu est à cet égard bien moindre, puisqu’il ne dit rien du sort dévolu aux héritiers, mais cela ne signifie pas que l’acte de passer un contrat soit neutre, puisqu’il remplit les trois autres fonctions qui lui incombent. Il est donc important de se demander qui passe ou ne passe pas contrat, selon quels facteurs telle catégorie de futurs mariés entend ou n’entend pas signer un tel acte. En croisant les actes de mariages célébrés dans la ville de Chartres et dans quelques paroisses rurales avoisinantes au xviiie siècle avec les contrats passés devant les notaires chartrains, il est possible d’avancer quelques hypothèses. Le corpus permet de constater que ce n’est pas le seul niveau de richesse qui est déterminant mais la possession d’un patrimoine immobilier minimal qu’il est nécessaire de protéger et d’utiliser comme garantie.