L'univers des arts de la mémoire : Anthropologie d'un artefact mental

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2009

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Carlo Severi, « L'univers des arts de la mémoire : Anthropologie d'un artefact mental », Annales. Histoire, Sciences Sociales, ID : 10670/1.miw8n7


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Pour les linguistes, les anthropologues et les archéologues, l’image emblématique précède depuis toujours et partout l’apparition du signe. Ce mythe d’une langue figurée composée d’icônes, qui constitue la figure adverse de l’écriture, a profondément influencé la tradition occidentale. Dans cet article, l’auteur essaie de montrer que l’on ne peut comprendre la nature logique des mnémotechnies amérindiennes (pictographies, khipus) qu’en passant de l’interrogation inévitablement ethnocentrique, que soulève leur comparaison avec l’écriture, à un tout autre ordre de questions qui relèvent de l’anthropologie comparative. Plutôt que de chercher à savoir si les techniques amérindiennes de mémorisation sont de véritables écritures ou seulement des mnémotechnies, on peut se demander si ces symbolismes possèdent des traits formels en commun, s’ils impliquent des opérations mentales comparables et si ces systèmes appartiennent à un même univers conceptuel, à une langue mentale – pour reprendre une idée de Giambattista Vico – qui caractériserait les arts amérindiens de la mémoire. Si l’on suit cette perspective, les techniques de la mémoire cessent de nous sembler hybrides ou imprécises et nous pourrons mieux en comprendre la nature et les fonctions en tant qu’artefacts mentaux.

The universe of the arts of memory: Anthropology of a mental artefact For linguists, anthropologists and archeologists, the emblematic image always and everywhere preceded the appearance of the sign. This myth of a figurative language composed of icons – that form the opposite figure of writing – has deeply influenced western tradition. In this article, the author shows that the logic of Native American Indian mnemonics (pictographs, khipus) cannot be understood from the ethnocentric question of the comparison with writing, but requires a truly comparative anthropology. Rather than trying to know if Native American techniques of memory are true scripts or mere mnemonics, we can explore the formal aspects both have in common, compare the mental processes they call for. We can ask if both systems belong to the same conceptual universe, to a mental language – to use Giambattista Vico’s phrase – that would characterised the Native American arts of memory. In this perspective, techniques of memory stop being hybrids or imprecise, and we will better understand their nature and functions as mental artefacts.

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