« Recognoissant leur seigneur souverain et naturel » : élites troyennes et fidélité royale à la fin de la guerre de Cent Ans

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2021

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Cléo Rager, « « Recognoissant leur seigneur souverain et naturel » : élites troyennes et fidélité royale à la fin de la guerre de Cent Ans », Revue historique, ID : 10670/1.mp7i5a


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Cet article revient sur la politique menée par Charles VII dans les villes reconquises à la fin de la guerre civile et l’alliance passée alors avec les élites dirigeantes, longtemps décrite comme une reconnaissance mutuelle et immédiate entre le roi et ses sujets. Les jalons idéologiques de cette politique, que constituent les lettres de pardon, ont déjà fait l’objet de nombreuses études, mais les modalités pratiques de cette reprise en main, au-delà des discours, restent encore dans l’ombre sur de nombreux points. À Troyes, le conseil de ville est maintenu presque à l’identique, laissant les élites dirigeantes conserver leurs sièges, mais il est dominé par quelques fidèles de confiance distingués en juillet 1429 et il reste étroitement contrôlé par des officiers royaux dont l’identité a été en partie renouvelée. Il s’agit en effet de réprimer des oppositions plus vives que l’historiographie ne les a présentées, passant par la ruine et la mort pour ceux qui continuent à soutenir les ennemis du roi. Il s’agit également d’encourager la loyauté des familles à la tête de la municipalité, en accordant des privilèges à certaines professions, au moins momentanément : les marchands et les drapiers y acquièrent une place de choix dans les équilibres socio-économiques du xve siècle. Tout leur intérêt sera alors de mettre en avant cette alliance présentée comme « naturelle » pour conserver leur place au cours des décennies suivantes.

This article examines policies led by Charles VII in cities that were reconquered at the end of the civil war, and the alliance built with ruling elites, long described as a mutual recognition between the king and his subjects. The ideological milestones of this policy, constituted by the “letters of forgiveness”, have already been studied multiple times, but the practical modes, beyond the discourse, in which this reassertion of authority operated, remain on many levels unclear. In Troyes, the city council is maintained almost as it was, allowing ruling elites to keep their seat, but is dominated by a few faithful and trusted individuals, selected in July 1429, and remains tightly controlled by royal officers whose identity has been partly renewed. It is indeed necessary to repress oppositions more fierce than historiography has hitherto presented them, leading to ruin and death for those who continue to support the king’s enemies. The aim is also to encourage the loyalty of families at the head of the township, by granting privileges to certain trades, at least temporarily: merchants and drapiers obtain a prominent position in the socio-economic equilibriums of the xvth century. Their interest will henceforth be to promote this alliance as “natural” in order to hold their place over the following decades.

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