2018
Cairn
Yves Crozet, « Mobilité, temps de transport et investissements collectifs », Annales des Mines - Réalités industrielles, ID : 10670/1.mqurb9
Pour comprendre les mobilités du futur, il ne faut pas regarder seulement du côté de l’évolution des moyens de transport. Ils ne sont qu’une des variables de l’équation des mobilités. Au cours des dernières décennies, l’accès à la vitesse s’est démocratisé du fait de la baisse de son prix relatif. Ce mouvement rencontre pourtant des limites. Les vitesses commerciales des différents modes de transport sont stables, voire régressent. Pour concevoir le futur de la mobilité, nous devons non pas nous polariser sur la vitesse, mais sur les formes nouvelles, individuelles et collectives de la gestion du temps, ce dernier étant devenu pour les individus la ressource la plus rare. C’est la raison pour laquelle les politiques publiques donnent aujourd’hui la priorité aux mobilités quotidiennes en les soumettant à des contraintes financières, énergétiques et environnementales. Pour cela, elles ne visent plus à accroître les vitesses, mais à optimiser la gestion de la ressource collective la plus rare : l’espace.